Stigmatisation de l’usage de drogues, changer notre regard

Au Canada, plus de 20 personnes meurent chaque en raison d’une surdose accidentelle liée à l’usage de substances psychoactives. La stigmatisation est l’une des principales causes systémiques de ces décès qui auraient pu être évités.

Le 11 mai dernier, à l’occasion de la 36e Rencontre québécoise en réduction des méfaits, l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ) et son partenaire, la Coalition canadienne des politiques sur les drogues (CCPD), ont lancé officiellement la toute première vidéo, d’une série de sept capsules de sensibilisation « Stigmatisation de l’usage de drogues, changer notre regard ».

Pourquoi stigmatisons-nous l’usage de substances psychoactives ? Pourquoi tant de stéréotypes de préjugés, de jugements et de discrimination au sein de notre société ? Qui sont les personnes affectées ? Quel est l’impact de la stigmatisation entourant l’usage de drogues ?

Ces vidéos, qui seront dévoilées une à une au cours des prochaines semaines, partagent chacune dans leur unicité, le regard et l’expérience d’acteurs et d’actrices de la communauté, face à la consommation de substances psychoactives et les personnes qui en font usage. L’AIDQ et la CCPD espèrent avec ces capsules, susciter l’éveil et/ou une meilleure compréhension des effets néfastes et du coût humain lié à la stigmatisation entourant l’usage de substances psychoactives et de sa dimension sociale.

« La stigmatisation exclut et isole ! La stigmatisation tue ! Nous sommes tous et toutes concerné. e. s ! Nous pouvons transformer les pensées et le regard des citoyens et citoyennes quant aux personnes qui font usage de substances ! Il est plus que temps d’agir en prévention, de briser les tabous et de mettre de l’avant le respect des droits de la personne et la santé de tous et toutes. Il faut changer nos perceptions pour changer nos comportements, nos politiques et nos pratiques », de dire Sandhia Vadlamudy, directrice générale de l’AIDQ.

L’AIDQ et la CCPD remercient Louis Letellier de St-Just, Jean-Sebastien Fallu, Isabelle Fortier, Cedric Gray-Lehoux, Liz Singh et Farin Shore et le réalisateur William Laplante pour leur participation à la vidéo.

Capsule N.1 : Le mieux-être avant tout

Cedric Gray-Lehoux

Conseiller en initiative de justice, Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL)

Capsule N.2 : La drogue a fait partie de ma solution

Farin Shore

Pair en réduction des méfaits, Médecins du Monde Canada

« Je veux que les Canadiens et Québécois se questionnent sur le pourquoi de la guerre sur les drogues : est-ce que ça contribue à notre bien-être et au bien-être de nos communautés ? Est-ce que ça vaut ce que ça nous coûte ? J’espère que les gens sont ouverts à ce questionnement et si oui, qu’on pourra ensemble avoir une conversation sur quel pourraient être les alternatifs. »

Capsule N.3 : Surdose de préjugés

Isabelle Fortier

Mère endeuillée et formatrice en prévention des surdoses, Programme PROFAN 2.0 de Méta d’Âme et de l’AIDQ, Leader régionale – Québec, Moms Stop the Harm

« La stigmatisation met à risque la vie des personnes qui utilisent des drogues, car elles s'isolent et cachent leur consommation à leurs proches, à leurs ami(e)s. Cela les empêchent de recevoir les soins et l'aide à laquelle ils/elles ont droit. En brisant cette stigmatisation, on leur tend une main bienveillante et on leur démontre qu'on tient à eux et que leur vie nous est chère, très chère...La stigmatisation met à risque la vie des personnes qui utilisent des drogues, car elles s'isolent et cachent leur consommation à leurs proches, à leurs ami(e)s. Cela les empêchent de recevoir les soins et l'aide à laquelle ils/elles ont droit. En brisant cette stigmatisation, on leur tend une main bienveillante et on leur démontre qu'on tient à eux et que leur vie nous est chère, très chère... »

Capsule N.4 : Je suis à risque de surdose

Jean-Sébastien Fallu,

Professeur-chercheur à l’École de psychoéducation de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal (UdeM) et consommateur de drogues

« Participer à ce projet audacieux de l’AIDQ avec les différentes personnes impliquées a été très inspirant, enrichissant et touchant. Réunir ces perspectives et parcours variés pour déstigmatiser les personnes qui consomment des drogues et améliorer leur sort est noble et plus que nécessaire. »

Capsule N.5 : Et si c'était moi ?

Louis Letellier de Saint-Just

Avocat en droit de la santé, Membre fondateur et Président du conseil d’administration CACTUS Montréal, Vice-président du conseil d'administration de l'AIDQ

« La toxicomanie n’a pas de visage. C'est ça que l’on doit comprendre, parce que personne ne mérite de vivre de la stigmatisation. La bienveillance dans le regard de tous. C'est mon souhait le plus cher. La démarche de réflexion initiée par l’AIDQ sur les enjeux de la stigmatisation dont sont victimes les personnes faisant usage de drogue et ceux liés à la décriminalisation de la possession simple, fut conduite avec toute la sensibilité attendue, laissant ainsi libre cours à nos propos à leur sujet. Cet outil pédagogique essentiel dans le contexte actuel, témoigne avec éloquence de l’engagement de l’AIDQ auprès de toutes les personnes utilisatrices de drogues, sans distinction. ».

Capsule N.6 : Inégalités, préjugés, produits du système

Liz Singh

Travailleuse communautaire en réduction des méfaits

« J'ai beaucoup apprécié l'expérience de créer cette vidéo avec l'AIDQ. C'est très important de trouver une variété de façons de transmettre les principes de la réduction des méfaits, donc je trouve que c'est un beau projet. Les cinéastes ont fait un très beau travail autant avec le contenu qu'avec l'esthétique. Je veux que les Canadien.ne.s et Québécois.e.s se questionnent sur le pourquoi de la guerre sur les drogues : Est-ce que ça contribue à notre bien-être et au bien-être de nos communautés ? Est-ce que ça vaut ce que ça nous coûte ? J'espère que les gens sont ouverts à ce questionnement et, si c'est oui, qu'on pourra ensemble avoir une conversation sur quelles pourraient être les alternatives. »